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Patagonia to Alaska
21 mars 2016

Premiers pas en Bolivie

Ce qui frappe d'entrée dans ce pays, c'est la beauté et l'inhospitalité sans pareille de ses terres mais aussi de ses habitants. L'occasion de plonger dans son histoire en quête d'explications... 
Les premiers habitants se sont installés dans l'altiplano 1400 ans avant JC, après une petite marche depuis la Sibérie. Différentes civilisations - dont certaines qui n'avaient pas à rougir des prouesses des Egyptiens de leur époque - se succèdent jusqu'à l'avènement et à l'hégémonie des Incas, peuple originaire de Cuzco au Pérou qui régnera ensuite sans partage ni pitié du nord de l'Argentine et du Chili au sud de la Colombie jusqu'à ce que des guerres intestines et l'arrivée des Espagnols viennent sonner le glas du règne du Dieu Soleil.
Les conquistadors Almagro et Pizzaro prendront successivement le contrôle de l'Alto Peru, future Bolivie avant de connaître le même funeste sort.
On n'aura cependant pas de peine à les remplacer pour imposer la langue, la culture et la religion hispaniques. Les mines d'argent de Potosi feront de cette ville la plus grande de tout le continent américain au milieu du 16ème siècle. Peut-être aussi le plus terrible enfer sur terre pour les esclaves africains et indiens qu'on envoie à une mort certaine. Pour éviter toute velléité de rébellion, on leur permet la consommation de coca, jusque-là réservée aux Incas de haute extraction. On appréciera le geste.
Puis vint l'heure de l'indépendance au début du 19ème siècle, grâce au concours conjoint de Sucre (qui donna son nom à la magnifique ville coloniale) et Bolivar (qui donna le sien au pays).
A peine l'indépendance acquise, le pays se voit amputé de ses terres les plus rentables par ses voisins. Le Chili par exemple lui chipe son littoral, lui ôtant du même coup tout accès à l'océan. Au final, son territoire est réduit de moitié. Rancoeur et froideur semblent depuis inscrits dans l'ADN du Boliviano.

La seconde moitié du 20ème siècle vit se succéder plusieurs dictatures militaires que le Che et son aura ne parviendront pas à renverser. Mal lui en prit!
Ce pays qui semble s'attirer toutes les misères du monde regorge pourtant d'abondantes ressources aux premiers rangs desquelles le pétrole et le gaz naturel qu'il refuse d'exploiter pour préserver sa nature dont il est (légitimement) si fier.
Mais l'orgueil a un coût puisque 70% des Boliviens vivent sous le seuil de pauvreté et qu'ici instruction ne rime pas avec obligation.
Mais revenons à nous.
Nous n'avons pas encore traversé la frontière que Guillaume commet une petite bévue qui consiste à fermer le véhicule tout en laissant les clés à l'intérieur. Le coupable vous fait don du long monologue de remontrances de sa compagne.
Une fois en Bolivie, l'acouphène à peine résorbé, il oublie sur le toit les deux paires de chaussures qu'il avait laissées sécher. Va falloir marquer quelques points dans les jours à venir!
Au moment de faire le plein d'essence, nous découvrons à notre dépend une des singularités de ce pays. L'essence y est 2.5 fois plus chère pour les extranjeros. Il nous faudra dorénavant stationner hors champs caméra et faire des aller-retours avec l'estagnon. C'est clair que de la sorte je fais tout de suite plus couleur locale!
En route pour Samaïpata, nous avons l'avantage de faire la connaissance d'une communauté allemande interlope dont chaque membre présente le même visage austère et le même atavisme aryen (en apparence si ce n'est en vérité). Les hommes, d'une fertilité évidente, semblables de leur salopette jusqu'à la densité capillaire des jambes de leur femme, font converger leur charrette vers le même discutable dessein :

http://levantate.over-blog.com/article-bolivie-plus-destructeurs-que-les-termites-les-mennonites-54754655.html

Nous passons ensuite quelques jours à Sucre, ville coloniale considérée comme la plus belle du pays. Nous y visitons une école sise dans un ancien cloître. En bon régent, Guillaume en retiendra la maxime suivante : "Si tu aimes l'aventure, lance-toi à la lecture!"
En ville s'entrechoquent deux époques bien distinctes symbolisées respectivement par les vieilles femmes portant l'habit traditionnel au marché, vivant dans des huttes en terre et suivant un mode de vie séculier et la version cosmopolite qui court les vitrines pour assouvir quelque pulsion consumériste.

Le lendemain, nous prenons un peu de hauteur et passons la nuit au cratère de Maragua. Nous emportons dans nos bagages un couple de français et un Québécois avec qui nous lions d'amitié.

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