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Patagonia to Alaska
14 septembre 2016

En route pour les Caraïbes

La route qui nous mène au Peñol de Guatapé, téton rocheux aux abords de Medellin, parfait mirador sur l'ensemble de lacs qui l'entourent, nous offre un condensé de Colombie. Tandis que sur l'asphalte camions et motos belliqueux s'affrontent sans ménagement mais avec témérité, sur la chaussée, cantonniers et villageois, asphyxiés par les gaz d'échappement ou plus vraisemblablement par le manque d'air et la chaleur étouffante, semblent s'abandonner à la plus grande paresse. Les premiers, fidèles à ce qui ressemble ici à la règle font semblant de bosser tandis que les seconds, somnolant dans leur hamac, gardent un œil diligent sur le flux intarissable de véhicules, des fois qu'on voudrait bien les réquisitionner pour un nettoyage de carrosse ou pour se repourvoir en bananes. L'excitation idiote et suicidaire des uns contraste ici comme dans le reste du pays avec la léthargie chronique des autres.

Nous consacrons ensuite une journée à la visite de la tentaculaire Medellin, fief de feu le très regretté Pablo Escobar. Nous venons d'achever la série qui lui est consacrée et se rendre dans les quartiers où opérait son sanglant cartel est une expérience assez prenante. Abouliques, et par commisération peut-être pour les Colombiens et à plus forte raison pour les voisins pour qui la plaie est toujours ouverte, nous renonçons à la visite guidée de la maison qui l'a vu trépasser, tenue à ce jour par sa famille et son ancien comptable (pour financer des œuvres de charité, je précise). Nonobstant, le survol des faubourgs se révèle pour nous bien plus intéressant que celui du centre-ville, paradis oppressant du fake - exception faite des sculptures atypiques de l'artiste natif Botero.

C'est en la compagnie de Rachel que nous achevons notre découverte du pays. Pour elle, nous avons gardé le meilleur pour la fin, à savoir la côte caraïbe, de Rioacha à Cartagena. C'est dans la moiteur nocturne d'une station-essence de bord d'autoroute connue des routiers comme des moustiques qu'elle se remet (avec une confondante facilité) des sept heures de décalage horaire. Après deux nuits intenables, faisant fi d'une promiscuité certaine, on peut dire qu'elle a fait le pire du meilleur. 
Cartagène et toute la côte avec elle ne sont que dichotomies, terres de contrastes et d'opposition. Ainsi se côtoient fatras et raffinement, misère et opulence, nature et pollution, plages désertes et préservées et tourisme (et consumérisme et bêtise) de masse. Un paradis en enfer ou un enfer au paradis, selon que l’on est touriste ou descendant d'esclaves.
Force est en tous les cas de constater que notre idée sublimée des Caraïbes ne colle pas à la vie bien frugale des pêcheurs qui déjà n’ont plus grand chose à pêcher. La raréfaction des ressources marines, nous la constatons nous aussi, à travers ces petits poissons de corail flottant inertes en surface. Car si subjectivement la température particulièrement élevée de l'eau est des plus appréciée, objectivement ses causes et ses conséquences sont inquiétantes voire dramatiques. Le sort des Indiens et de leurs enfants non scolarisés vivant dans les réserves alentours n'est guère plus enviable. Dans les Caraïbes, tout n'est pas « luxe, calme et volupté », loin s’en faut.
Sûr qu'au beau milieu de tous ces contrastes, Rachel trouvera dans ses valises de la place pour le souvenir de sa complicité avec Miki le singe (mais avec sa sœur aussi), des petits déjeuners et des apéros chips - rhum coca (presque) seuls sur des plages paradisiaques ou encore, si vraiment il en reste de la place, pour celui du sublime banquet et de la délicieuse soirée qui précéda son départ…

A nous maintenant l’exaltation des procédures administratives un zeste absconses à notre goût pour l’envoi de notre véhicule au Panama, dans le tumulte infernal de cette ville, symphonie dysharmonique qui n'est pas sans rappeler à Guillaume l’assourdissante anarchie de l’Inde. Nous ratissons la ville à la course en quête des innombrables documents requis. Des jours durant, larmes de détresse et gouttes de sueur ne font qu'une. Nous venons cahin-caha à bout de ces impénétrables formalités. C'est à présent cinq jours de voilier à travers les îles San Blas qui nous attendent, au terme desquels nous retrouverons notre véhicule pour poursuivre notre périple en Amérique centrale.

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Commentaires
M
hello! jolies photos, ça donne envie avec ici l'automne qui s'installe :-) bon trip, j'aime bien voir votre avancée, sauf que ça me donne envie de repartir ;-) <br /> <br /> Bises du Valais
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