Chutes d'Iguazu et Ihla do Mel

Nous entrons en terre brésilienne sans encombre, heureux de mettre un terme à cette interminable traversée et de pouvoir se rafraîchir dans la piscine du camping où nous faisons halte. L'air est chaud et saturé d'humidité. Dans cette moiteur, rien ne se fait sans peine, et certainement pas les nuits!
Le lendemain, nous nous rendons aux chutes, dans un mélange d'excitation et de réserve. Nous nous contentons du côté brésilien mais sommes tout à fait subjugués par l'ambiance dantesque du lieu. La horde de touristes avec qui nous partageons l'instant n'en diminuera cette fois-ci pas l'intérêt!
Nous profitons du jour suivant pour nous reposer et en savoir davantage sur l'histoire du Brésil et de cette région en particulier. Petit cours d'histoire donc...
Après l'arrivée des premiers colons dans la région frontalière entre le Paraguay, l'Argentine et le Brésil, Rome et les monarques installèrent au cours du XVIème siècle des missions jésuites afin de convertir les populations indigènes tupis et guaranis. Contrairement à ce qui avait coutume d'arriver ailleurs dans le Nouveau-Monde, les Jésuites s'y attelèrent sans détruire ni leur culture ni leur langue. Tout au contraire, des érudits en inventèrent une forme écrite. Les missions devinrent au fil du temps non seulement des centres religieux mais aussi de commerce, de culture et de pensée.
Mais cette influence grandissante des Jésuites devenait gênante pour les puissances politiques et religieuses du continent. Leur succès entraîna alors leur chute. Les indiens furent massacrés ou réduits à nouveau en esclavage. Cette répression sanglante sonna donc le glas d'une expérience socialiste unique.
Source : Lonelyplanet
Forts de ces nouvelles connaissances, nous reprenons la route en direction de la côte et de ses innombrables plages. C'est aussi l'occasion pour nous de découvrir les us et coutumes des différents usagers des routes brésiliennes. Ce n'est en effet pas sans un mélange d'effroi et de stupéfaction que nous sommes devancés par des camions par la bande d'arrêt d'urgence, celle-là même qui est usitée dans le même temps par des joggeurs très inspirés!
Mais nous avons ensuite tout loisir de laisser notre coeur recouvrer une fréquence cardiaque normale, le réseau routier (pas toujours cohérent) du pays n'étant que succession de dos d'âne et de radars.
L'Ihla do Mel, l'île au miel, tant vantée, n'est pas à la hauteur de nos attentes, peut-être trop élevées pour le coup, au niveau de ses prestations. Nous retiendrons le magnifique plat de poissons dans une petite cahute sur la plage tenue par des surfeurs super attentionnés et les dauphins venus à notre rencontre à l'heure du petit-déjeuner.